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rafisa

Sénégal 2



Après une visite de l'île. Nous nous arrêtons à la plage pour que les enfants se détendent. La plage de l'embarcadère au milieu des bateaux. Quelques parasols, une sono à fond et 2 toubabs dans l'eau. Les enfants s'amusent et nous nous cuisons au soleil. La présence de quelques méduses écourtera la baignade, car elle est devenue piquante.

Nous passerons un autre après midi à la plage mais celle de Dakar cette fois. Dans les odeurs de poissons pourri de l'usine d'à côté. Le soir nous mangeons à la dibiterie. C'est un petit restaurant où l'on ne sert que de la viande (mouton en général) grillée. A la dibiterie Aoussa la viande est d'abord bouillie, se qui l'a rend moins grasse. Les petits morceaux de viande sont servi sur un papier avec du sel, du cube maggi émietté, des oignons frais. Les enfants se régalent, en redemandent....

le lendemain sera difficile pour Mathis qui ne pourra aller manger chez mémé Adèle. Mathis reste donc couché à la maison avec Betty pour le chouchouter et nous nous honorons le repas cap verdien de la souriante Adèle. Un bonheur à elle seule. De petits yeux dorés, pétillants, malicieux, une couleur café, les dents du bonheur , un puits de bienveillance. J'arriverais quand même péniblement à refuser la 3ème assiettes qu'elle me tend mais pas le dernier verre de vin rouge débouché spécialement pour nous. Le repas c'est déroulé dans le salon sur la table basse avec pour fond sonore la télévision. Pour une fois nous avons mangé dans des assiettes avec couteau et fourchette...le luxe ! Nous repartons à l'heure de l'inévitable soap Brésilien que toutes les femmes regardent. Des bikinis, des couples qui se déchirent, des amoureux homosexuels, de l'argent à profusion, tout le mélo-psycho-dramatique est là.....

Le lendemain nous passons la journée au bord du lac rose avant une dernière visite de Dakar.

Nous quittons Pikine sous la pluie pour la petite côte dans le village de Popenguine. Nous logeons chez Pierrot qui tient un hôtel dans le village à deux pas de la plage. Nous sommes toujours dans la famille car il est le frère du mari de Claire. Nous sommes toujours accompagné par Paul qui nous consacre le plus de temps possible. Paul est le neveu de la famille et un ami. Il partage beaucoup avec Mathis, en faisant de la lutte, il l'amène à la boutique, joue avec lui. La chaleur est accablante, les coupures de courant fréquentes et les nuits sans ventilateur, ni un pousse de vent sont torrides.

Nous commençons notre périple par une balade à M'Bour avant de nous rendre au pied d'un des plus grand baobab du pays, puis un arrêt à Joal-Fadiouth. Nous arrivons enfin, éreintés et cuit à point à N'dangane, pour prendre une pirogue qui nous mènera jusqu'au village de Mar lodge.

Les enfants se baignent au petit matin dans la mangrove après une nuit suffocante. Nous reprenons la pirogue puis la route jusqu'à Fimla. Nous sommes à la recherche d'un N'dagan N'daye pour Kaolack.

Nous en trouvons un très rapidement et nous sommes aux anges jusqu'au moment où il nous dit qu'il faut attendre qu'il soit plein. Effectivement les transport ne partent pas à une certaine heure, mais plutôt quand ils sont pleins. Remplir un petit bus dans un village aussi perdu risque d'être long....4h après de guère lasse nous décidons de prendre un taxi même si le prix est plus cher. La route est longue semée de nids de poule, jusqu'au carrefour. Là nous chargeons des sacs de riz, des ballots de tissus,...avant de partir pour Kaolack. A peine assis dans le bus un nuage de poussière soulevé par un camion venant en sens inverse nous fouette le visage. Pas de chance...Isa se retrouve avec une poussière dans l'œil. Raf inonde l'œil avec le peu d'eau qui nous reste dans une bouteille, je passe un tissus, mais rien n'y fait, la douleur est toujours présente. Au fur et à mesure du voyage la douleur s'intensifie, l'œil gonfle, il est rouge, irrité, Isa ressemble à une boxeuse et n'y voit plus rien. Nous nous arrêtons chez un pharmacien (en grève ce jour là) acheter du sérum physiologique. Le pharmacien regarde l’œil et dit d'un ton catégorique

« Il y a quelque chose de planté dedans ! Il faut aller à l'hôpital.»

Mais quelle bonne nouvelle, justement nous voulions en visiter un !

A l'entrée le gardien nous demande d'aller chercher un bon de 5000 CFA pour la consultation. Nous allons dans le service de chirurgie, obstétrique, ophtalmologie...Le major nous reçoit et décide d'appeler une ambulance pour aller chercher l'ophtalmo qui évidement a terminé sa journée. Restons zen...tout va bien. En le voyant sortir de l'ambulance Isa est un peu inquiète. Il boite, à la soixantaine bien tassée, une paire de lunette comme des culs de bouteille et des écouteurs dans les oreilles. Aïe ! Il ouvre son bureau fait une fiche détaillée avec nom, prénom date de naissance......en expliquant tous les rouages de l'administration comme si Isa allait revenir souvent...Ah les urgences Africaines...! Il vérifie ensuite la vue avec un 10/10 d'un côté et évidement un pas grand chose de l'autre. Nous voilà maintenant dans le vif du sujet, il regarde l'œil. Verdict :

- « Corps étranger à 9H »

- «Cool, j'ai faillie m'inquiéter ! » rétorque Isa blême.

- « Et on fait quoi maintenant ? »

- « Facile on l'enlève ! »

Il prend un coton tige et s'entête à essayer d'enlever l'épine d'acacia. Et oui il n'y qu'Isa pour se planter une épine d'acacia dans l'œil assise dans un taxi brousse. Au bout de quelques tentatives infructueuse, Isa commence à avoir les jambes qui flageolent. Le médecin va donc chercher de la xylocaïne pour diminuer la douleur. Une grande giclée bien brûlante et piquante et le voilà qui farfouille dans une boîte en fer.

- « Waaw, ça brûle ! »

- « Waaw mais il faut l'enlever hein ! »

Il sort alors un scalpel de la boîte en féraille et se met à frotter l'œil. Les doigts d'Isa s'enfoncent dans le fauteuil, au bout de 3 tentatives le corps étranger est extirpé. La sueur coule sur le visage d'Isa, elle est livide, à la nausée et est incapable de se lever. Au bout de 3 min, elle se lève un peu chancelante et le médecin donne ses consignes.

- « Pas de poussière, pas trop de soleil »

Facile en Afrique ce genre de recommandations.

- « Un collyre anti-inflammatoire, et une crème antibiotique ! Jusqu'à cicatrisation. Si dans 3 jours la douleur est toujours aussi intense il faut retourner à Dakar... » En deux mots comment gâcher un voyage ! Isa est verte !

Deux heures après Isa s'aperçoit que tout compte fait la xylocaïne avait fait de l'effet car la douleur se réveille, pour le coup Isa se couche.

Le lendemain nous récupérons les traitements à la pharmacie et nous voilà reparti avec un pirate à bord d'un 7 places pour Tambacounda. Mathis est coincé contre une doudou aux fesses larges et la vitre. Il est en plein soleil, et tous mes principes sur la façon de voyager avec des enfants en prennent un coup. Il ne râle pas, il sait bien qu'il n'a pas le choix mais comme maman est en mauvais état il prend son mal en patience, somnole, boit un coup, grignote des noix de cajou...Isa a beaucoup de mal à garder l'œil ouvert et passe les ¾ de la journée les yeux clos. Une horreur, elle devient dingue de ne rien voir, elle est à cran. Nous arrivons dans une famille qui nous accueille les bras ouverts. Les enfants jouent dans la rue avec des copains, Isa est assise dans la cour et attend que Paul est fini le thé. La femme de notre hôte remonte le seau du puits pour nous permettre de nous laver. Isa enrage de ne rien pouvoir faire, elle tombe tout ce quelle touche, son œil gratte, pique, et est complètement fermé.

Le lendemain matin nous ne retrouvons plus les enfants. Ils sont chez la voisine et participent à la vaisselle (Isabelle n'y croit pas une seconde). Mathis veut tuer le cochon, mais ils finiront pas jouer aux petits chevaux, ouf ! Rassurés les parents, ceux sont bien nos monstres. Nous prenons la route avec un mini bus (nous nous sommes embourgeoisés aujourd'hui) pour Kédougou.





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