1993, 21 ans, premier salaire !
Une furieuse envie de partir en voyage.
Oui mais on a peu d'argent, on est trouillards (jamais voyagé), l'inconnu, la destination (mon dieu quel choix... tout compte fait, vu le budget... pas tant que ça !)
Le choix, pour ne pas dépasser d'un cheveux le moindre petit franc (et oui pas encore l'euro), qui mettrai en péril le reste de notre existence, se porte sur un voyagiste. Le voyage le moins cher : sud marocain en bus à 10 personnes.
Ok vendu... ah la belle idée, 50°C pendant 1 semaine, les nuits plus que fraîches et des heures à rouler.
De Marrakech à Zagora portes du désert de sable, en passant par les vallées magnifiques de désert minéral : du Draa et sa longue palmeraie, du Todra et du Dades. Même la chaleur écrasante du sud n'ébranle en rien notre envie de voir, de sentir, de toucher, de rencontrer, de goûter. Comme des enfants devant leurs cadeaux de noël, nous déballons ou fil de la route des univers jusque là seulement vu à la TV. Le désert nous fascine. D'où sortent tous ces gens rencontrés à dos de dromadaire, d'ânes, à pied, des femmes, des enfants... Alors que pendant des kilomètres nous n'avons croisé que des cailloux.
Au détour d'une route plus ou moins caillouteuse, des hommes se rendent au marché pour vendre leur production de figues de barbarie... dont j'ai bien besoin aujourd'hui ! Et oui la bouteille de coca décapsulée, remplie et recapsulée à eu raison de ma piètre flore intestinale de novice voyageuse. Arrêt obligatoire !
Les rencontres dans ce No man's land sont nombreuses et toujours très agréables. Les gens discutent, veulent savoir d'où on vient (Montpellier... à oui Marseille l'OM... NAN.. mais c'est pas grave !). Nous goûtons aux dattes qu'un gamin est entrain de ramasser en grimpant dans le palmier comme qui rigole. Un délice... le soir les repas dans les casbahs sont toujours succulents. Les légumes ou fruits des tajines sont récoltés par les paysans du village, ce qui offre en fonction du lieu plus ou moins irrigué une alimentation variée.
Nous continuons vers le sud en traversant des villages de pisé plus beaux les uns que les autres, avec des nuits sur les toits terrasse, des visites chez des marchands de tapis... Et oui , impossible d'échapper à la boutique qui n'en est pas une... mais où on t'offre le thé à la menthe... tout en ventant le savoir faire de la sœur ou la mère... Et pour qui le prix diminue de 50% offert pour toi la jolie gazelle !
Apparemment je vaux : 1 chameau et je ne sais plus combien de chèvres...
Mais j'arriverais quand même sans encombre jusqu'à Zagora. Histoire de faire la touriste de base... un plongeon dans la piscine de l'hôtel en plein après-midi, alors qu'il fait 50°C. Choc thermique assuré, j'ai grelotté pendant au moins 1/2 heure.
Ces portes ouvertes sur le désert de sable nous tendent les bras... mais non pas cette fois. Il faudra revenir. Pour le moment Marrakech nous attend.
La place Djena el Fna et ses vendeurs de jus d'orange... Nan pas cette fois le coca m'a suffit merci ! Nous nous perdons dans les souks et leur joyeux labyrinthe. Une belle découverte en fait ce voyage. Une bonne approche d'un pays quand on est fauché et inexpérimenté, une bonne semaine qui nous a donné l'envie de repartir, mais différemment, car il nous manquait la liberté de mouvement ... le prochain se fera sac au dos...