Nous arrivons à Istanbul le samedi soir. Un bord de mer nous accueille pour la semaine que nous allons passer avec les grands parents (les "raymoni"). Une petite description du lieu s'impose ...
Nous arrivons à Istanbul le samedi soir. Un bord de mer nous accueille pour la semaine que nous allons passer avec les grands parents (les "raymoni"). Une petite description du lieu s'impose : sur ce parking au bord de la mer de Marmara d'où l'on peut voir la mosquée bleue il y a : deux gardiens moustachus et trés sympas, des toilettes gardées par Ayrham le traducteur (il parle un peu anglais) et un vieux J9 sans moteur dans lequel se préparent 24h/24 des centaines de litres de thé vendus par trois au quatre gars, eux aussi fort sympathiques. Le J9 étant dépourvu de moteur vous pouvez participer matin et soir à le déplacer d'un bout à l'autre du parking, histoire de faire un peu de gymnastique. Les voitures se garent en front de mer, c'est le coin des amoureux et des "eh vous avez vu ma voiture comme elle brille et le son...boum boum boum... hihaaaaa!" Les familles profitent de l'immense parc de verdure pour faire des barbecues, jouer ou faire la sieste et le soir venu, les pêcheurs attrapent des tas de petits anchois avec leur mitraillette. Bien que nous n'ayons pas bien dormi (chaleur et bruit), cet endroit nous a beaucoup plu et nous le recommandons aux c-caristes qui souhaiteraient visiter cette splendide cité. Le centre-ville de Sulthanamet étant à 10 min à pied.
Après des retrouvailles émouvantes avec les raymoni, nous entamons une très belle semaine de visite d'Istanbul. Il y a des endroits immanquables comme le palais de Topkapi, la mosquée bleue, Aya sofia la monumentale et la petite Aya sofia (bien plus belle à notre goût car plus petite, plus conviviale et plus sereine). Puis l'église St Sauveur avec ses mosaïques superbes et bien conservées ou la mosquée de Sokullu mehmet pasha et son école coranique, magnifique.
Bien sûr, La traditionnelle balade sur le bosphore pendant laquelle Lunagaïa fit une monumentale sieste sur isa; le pont de Galata avec ses pêcheurs en lıgne et où Mathis passa beaucoup (trop) de temps à regarder leurs prises. Nous cherchons en vain les petits bateaux de pêcheurs sur lesquels ils faisaient cuire du poisson il y a 8 ans déjà. Mais comme toute ville en mouvement, les petits bateaux ont disparu snif ! Pour compléter la visite il ne fallait pas manquer le quartier de Beyoglu et ses petits restaurants bien sympathiques ; la place Taksim et son vieux tramway ; les multiples passages où foisonnent les boutiques etc.
Les petites rues du vieıl Istanbul où la vie, malgré les touristes, reste authentique et où le mot accueil prend tout son sens. Nous ne comptons plus le nombre de fois où on nous a offert le thé, où Lunagaïa s'est retrouvée dans les bras ou sur les genoux de quelqu'un : dans le tramway, le train, la rue, etc... le nombre de fois où les commerçants ont donné des loukoums, des dattes,...
Les visages de Mathis et Lunagaïa s'illuminent dés qu'ils passent devant une pâtisserie où les kilos de baklavas et de kadayifs sont étalés. C'est vrai qu'elles se mangent vite ces sucreries! Nous nous sommes égarés dans le grand bazar (voir reportage) où vous pouvez trouver toutes les breloques possibles et imaginables : bijoux, œil porte bonheur, narguilés, babouches, jeux, lampes, tapis et toutes les contre façons possibles. Ici toutes les rues mènent au bazar égyptien riche de ses épices, loukoums, nougats, éponges...
En sortant vous vous retrouvez à côté de la mosquée aux pigeons où malheureusement pour nous, il y a la boutique de Haci Bekir, l'inventeur de la bouchée confortable : le loukum. Les enfants ne les mangent pas, ils les gobent. Ali Muhiddin Haci Bekir originaire de Kastamonu dans les montagnes au bord de la mer noire s'établit à Istanbul à la fin du XVIIIe siècle en tant que confiseur. Il inventa alors "la bouchée confortable (rahat lokum) et créa ensuite des variantes aux noix, pistaches, menthe, rose (les préférés d'izou), gingembre (de raf)...
Lunagaïa fut très impressionnée par les derviches tourneurs. Cet ordre religieux est né d'un des plus grand philosophe mystique au monde Celaleddin Rumi (Mevlâna pour ses fidèles). Il naquit en 1207 à Balkh dans l'Afghanistan actuel. En 1244 il rencontre Mehmet Tebrizi un des disciples soufis de son père. Son père (Rumi) vouait une adoration à son élève, la foule en colère des disciples de Rumi mirent alors à mort Tebrizi. Rumi se retira du monde pour méditer et écrire. Il mourut en 1273, son fils organisa alors ses disciples en confrérie : les derviches tourneurs. Les derviches avaient une grande influence sur la vie sociale, économique et politique. Ataturk fervent partisan de la démocratie et de la séparation de l'Etat et de la religion, les considérait comme un obstacle sur la voie du progrès. En 1927 il interdit l'ordre. L'ordre reprit vie en 1957 à Konya au titre "d'association culturelle". Les derviches tournent toujours pour vénérer Dieu et chercher l'union mystique avec lui même s'ils se produisent devant les touristes et autour du monde dans le cadre d'échanges culturels.
Le vendredı Galatasaraı perd son match, les rues sont calmes. Le samedi les drapeaux turcs ainsi que les paroles d'Ataturk envahissent la ville. C'est le jour de la fête de la victoire. Victoire décisive des troupes républicaines turques menées par Mustapha Kemal (Ataturk) à Dumlupinar contre les armées d'invasion grecques durant la guerre d'indépendance en 1922.
Croyez vous au kismet (destin) ?
Les conducteurs croient au destin et possède tous "l’œil" pour les protéger. Il est vrai qu'ils roulent vite avec plus ou moins des pneus lisses, doublent à droite comme à gauche, le tout ponctué par de grands ou de petits coups de klaxon. Alors s'ils s'écrasent contre un arbre à cause d'un mouton qui traverse et bien c'est le kismet, on n'y peut rien. Pourquoi s'en faire ? La Turquie est tout de même la championne du monde des accidents de voiture... Bien que ne croyant pas au kismet, les rafisamalu ont cru plus sage d'avoir quelques yeux pour les protéger.
Cette semaine est passée à la vitesse de la lumière. Ce ne fut pas facile de respecter un programme strict du point de vue école et nous espérons trouver enfin la bonne cadence. Après des embrassades avec les raymoni, nous voila repartis de l'autre côté de la mer de Marmara sous un vent tonique... l'aventureuse balade continue.