En cette chaude journée du 8 septembre, c'est la rentrée dans toutes les écoles de Turquie. Les copains de Mathis et de Lunagaïa l'ont faite la semaine passée et cela nous fait bizarre, à nous parents, de ne pas vivre cette période d'excitation ; pas de cartables ni de trousses à remplir, pas de courses pour être à l'heure à la sortie de l'école. Enfin quand on dit pas d'horaires, ce n'est pas tout à fait juste.
Aprés un mois d'ecole avec le CNED, nous nous rendons compte qu'il n'est pas évident de concilier les loisirs des lieux ou nous bivouaquons, la route que nous faisons et les 2 ou 3 heures quotidiennes d'école. Pour Lunagaïa cela reste facile: apprentissage de la lecture et écriture avec Daniel et Valérie, devinettes, coloriages, chants et tout le reste nourrit largement sa soif de découverte. Pour Mathis, notre petit rêveur, nous avons décidé de ne plus adapter l'école à notre voyage mais le contraire, dans la mesure du possible, c'est-à-dire que nous imposons un lever vers 8h pour commencer l'école à 8h45 jusqu'à 10h15 ensuite, en fonction des matières et du programme de la journée c'est soit une pause de 15 minutes et reprise pour 30 min (avec matière plus ludique comme l'anglais ou la découverte du monde) soit une longue pause jusqu'à la fin de journée pour minimum une heure. Mathis semble mieux travailler depuis et nous faisons plus de choses, donc cela semble être notre rythme. Nous sommes encore en avance sur le programme donc pas de stress. Nous alternons avec isa, cela nous permet, à nous parents, de nous reposer et à mathis de se faire enguirlander par une autre personne! Nous sommes très satisfaits des cours du CNED, les 7Kgs de cours nous ont un peu dérouté avec les parties tuteur, évaluation, cours, mais maintenant nous commençons à nous sentir à l'aise et cela semble aider mathis. La plus grande difficulté, pour lui, est de se décider à travailler, car quand il ne veut pas. Grrrrrrrrrrrrrrr! on lui taperait volontiers sur la tête avec ses cahiers pour l'aider à retenir ses leçons. Quoi! Qui a dit que je l'avais fait?
Mais revenons au voyage. Nous quittons cette verrue sur la côte avec deux nouveaux passagers! Eh oui; le hasard nous a fait rencontrer un jeune couple très sympa à qui nous avons offert une crêpe-parties pour le plus grand bonheur des enfants (et du cidre de la paimpolaise). C'est la première fois que nous avons des invités (parlant Français qui plus est) depuis notre départ.
Céline et Vincent écoutent avec beaucoup de patience les nombreux récits des enfants, Lunagaïa plus réservée est allée chercher sa mygale pour la glisser dans le dos de Vincent, bonne façon de faire connaissance n'est-ce pas! Durant la soirée nous parlons de nos programmes respectifs, nous voulions voir Efes, ils préfèrent Prienne, nous leur proposons de les transporter le lendemain, ils acceptent, les enfants sautent de joie. Mathis montre fièrement son carnet de route en faisant bien remarquer tous les détails.
Prienne n'est pas sur la route des tours opérateur et c'est trés bien comme cela. Même si le site n'est pas aussi grandiose qu'Efes (avec sa fameuse bibliothèque qu'il nous faudra voir une autre fois) il nous permet de nous imaginer facilement à quoi il pouvait ressembler car de nombreuses parties tiennent encore debout. Nous ne sommes pas des spécialistes mais nous savons apprécier ces lieux chargés d'histoire(s). Aujourd'hui c'est calme et paisible alors que 2000 ans plus tôt ses rues à angle droit devaient grouiller de vie. Il fait terriblement chaud, après une bonne salade tomate-olives-thon-fromage, nous roulons pour un parc naturel (Diklet) en espérant y voir quelques animaux sauvages. Déception, les belles plages sont inaccessibles car sur un domaine militaire (la Grèce est à quelques miles de là) alors pour nous consoler ce sera plongée et bain de soleil.
Après avoir quitter nos deux nouveaux amis nous roulons (de nuit! je sais j'avais promis de ne pas le faire) vers le lac de Bafa. Au détour d'un village des enfants nous interpellent. STOP!
La mamie prépare de délicieux pains au levain plats cuits au feu de bois sur une plaque bombée. Nos estomacs crient famine et c'est un pur bonheur de le déguster avec un bout de fromage, du raisin et un bière bien fraichhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhe. Nous n'osons plus refermer nos fenêtres car des centaines de moustiques se sont collés contre la moustiquaire. Je crois que leur estomac crie aussi famine mais nous déclinons l'invitation, je n'aime pas trop servir de buffet.
Le réveil sur le lac de Bafa est magique. Mathis est le premier debout, jumelles en bandoulière, espérant voir les pélicans et les hérons. Finalement il sera beaucoup plus impressionné par de tout petits poissons longs et fins qui se faufilent à travers les algues. Notre sortie en bateau ne nous aura pas permis de voir des pélicans; heureusement qu'il y avaient tous les autres: flamant, aigrettes, hérons, mouettes, cormorans,... Il fait encore plus chaud qu'au bord de la mer, il n'y a pas un pouce de vent. Nous rentrons tard de cette excursion et repartons sur les chapeaux de roues vers Pamukkale en espérant y être avant le coucher de soleil. Sur la route nous observons de curieuses habitudes: de gros tuyaux suspendus en l'air versent leur eau par terre sans aucune raison apparente. Naïfs, nous pensons qu'ils ont des problèmes de plomberie mais la répétition de ce spectacle nous laisse perplexes, l'enquête continue.
Si vous arrivez un jour à Pamukkale (hors voyage organisé) vous serez assaillis par des rabatteurs très collants et désagréables. Que ces lignes sur notre site signent leur "arrêt de mort", ils tuent la poule aux œufs d'or en se comportant comme de véritables vautours. Nous leur faisons par de nos réflexions, mais le son ne semble pas arriver jusqu'à leur cerveau. Dommage! Nous n'écoutons pas leurs mensonges et partons profiter du site au coucher du soleil. Sur la route Lunagaïa avait bien remarquer que nous roulions vers cette cicatrice blanche au milieu de la montagne. Innocente elle demande: - "on va à la neige" - "oui" lui répondons-t'elle alors qu'il fait 45° dans Mano - "Ouais on va faire du ski, du ski, du ski, ouais, ouais ouais!!!" Puis, perplexe, elle demande - "mais comment on va faire? On a pas pris les combinaisons" notre hilarité la déconcerte, elle ne voit pas ce qui est drôle. Plus tard, un peu coquine, elle nous avouera qu'elle ne croyait pas trop à cette histoire de neige.
Le site de Pamukkale est superbe, surtout à ce moment de la journée car tous les bassins s'illuminent et changent de couleur. Nous profitons de la magie du lieu jusque tard dans la soirée. Nous ne pouvons pas dormir sur le parking du site, c'est interdit et lorsque nous nous garons sur un immense terre-plein à l'entrée du village, deux rabatteurs-scooters arrivent en trombe: - "c'est interdit de se garer ici monsieur, il y a mon camping a 300m" - "Ah ? Mais rien indique cette interdiction" - "la police est juste à côté, si vous restez là ce sera une amende salée!" - "Ok je vais aller voir la police" Devant notre entêtement il capitule non sans avoir protester et pester. Plus tard il nous interpellera mais ce sera tout. La police est en effet a 200m et c'est très bien avec des loustics comme ça à côté. Elle est passée une bonne quinzaine de fois devant Mano sans aucune visite. Amis ccaristes soyez avertis si vous ne voulez pas dormir dans ces campings, il y a ce grand terre-plein mais vous risquez fort de vivre le même moment que nous.
La route qui nous ramène à la côte traverse une superbe chaîne de montagnes couvertes de grandes forêts de pins. Nous cherchons une belle plage et nous la trouvons sur la péninsule de Datca à Palamut exactement. Le temps de plonger, de travailler, de manger au barbecue des poissons fraîchement pêchés et nous repartons pour l'autre côté de la péninsule vers un petit coin de paradis nommé Camp Amazon. Malheureusement le camp s'est modernisé et va faire disparaître sa partie camping au profit de bungalows plus rentables, nous serons les derniers clients de l'année et peut-être même les derniers clients du camping tout-court. L'endroit est enchanteur et nous perdons la notion du temps.
Lunagaïa découvre la plongée avec un immense bonheur. Elle hurle dans son tuba dès qu'elle voit un poisson, son frère est hilare. Les fonds sont plutôt pauvres et cela me navre de plus en plus. N'y a t'il plus de poissons dans la méditerranée ? Le baraka nous permettra d'aller visiter les criques voisines, désertes évidemment. Les enfants ont adoré cet endroit. Ils ont vu des tortues de Terre , d'eau douce, de gros lézards, des poules, des écureuils, des grenouilles, des hiboux et des chouettes... un vrai petit paradis que nous quittons pour d'autres aventures.