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rafisa

De la Crète au Péloponnèse



Après la plage, la plage, et oui nous en profitons, se baigner au mois de novembre ça nous arrive pas tous les jours. Nous décidons d'aller jusqu'au bout de la Crète à Elafonisi, belle plage de sable. Pour y accéder nous prenons une belle route en bord de mer puis qui serpente dans la montagne. Ici l'eau est rare et chère, les oliveraies sont donc sporadiques. La montagne est sèche, pelée et les chèvres y règnent en maîtresses. La route, ou plutôt la piste de 15 kms serpente, grimpe descend... est glissante avec d'énormes trous et des passages de tôle ondulée. Mano est à rude épreuve et les nerfs de raf aussi, car nous longeons les 3/4 du temps un ravin avec des bas côtés très friables. Nous arrivons au bord du sable épuisés.

C'est dimanche et il y a bien 15 personnes sur la plage ! Crime de lèse majesté, c'est notre plage ! Elle est très belle avec des tamaris, du sable blanc et fin. Une bande de sable mène par un petit passage à guet sur une île. tranquille ! La petite île est recouverte de dunes avec un peu de végétation, ce qui donne encore l'occasion d'un petit cours de biologie.

Après deux jours de ce traitement douloureux (et oui nous avons pris des coups de soleil), nous reprenons la route en suivant une côte superbe. Elle est déchiquetée à souhait, la route serpente entre rochers, mer d'un bleue profond, les montagnes et nous ne croisons que quelques villages perdus.

Nous arrivons à Kastelli Kissamos. Petite ville endormie en bord de mer, où nous devons trouver un bateau pour le Péloponnèse. Nous bivouaquons proche de la plage à proximité du parc de jeux. Nous trouvons une gargote à gyros pita avec la télé ! Obhama ressort vainqueur des élections américaines. Et bien voilà nous n'avons pas perdu notre soirée ! Nous faisons quelques emplettes à Koulimbaki puis nous explorons la péninsule de Rodopos.

Au détours d'une route sinueuse sur la péninsule de Rodopos nous assistons à la cueillette familiale des olives. Le fils à la tronçonneuse, coupe les branches pour que l'air circule facilement au sein de l'oliveraie et pour qu'il y est de belles branches pour la récolte de l'année suivante. La maman et sa sœur font tomber les olives sur le filet tendu au sol, à l'aide d'une grosse fourchette en plastique ou d'une sorte de fléau électrique. Cette année la récolte n'est pas bonne car les arbres ont manqué de pluie. Les olives sont donc petites et sèches, l'irrigation ne suffisant pas. Un olivier fournit 20l d'huile d'olive environ, même pas la consommation annuelle d'un crétois !

Nous partons à 8h du matin pour Gythion. La traversée est calme et nous ne faisons que deux escales à Cithère et Anticythère. Cette dernière possède un tout petit port d'environ 6 maisons. Nous nous demandons ce qu'il y a à l'autre bout de la route de terre qui serpente à flanc de colline ! De quoi vivent les îliens, leur seul lien avec le continent étant le ferry qui ne passe plus qu'une fois par semaine en cette saison. Le port se niche au fond d'une crique très étroite où le bateau ne peut faire demi tour, il effectue donc la manoeuvre avant d'entrer, très complexe lorsque qu'il y a une forte mer. L'appontement est délicat car le ponton est proportionnel à la taille du village et de la crique ! Sur le bateau nous avons fait plus ample connaissance avec Gérard et Agnies, voyageurs en camping-car. Lunagaïa ravie ne lâche pas sa "grand-mère" de passage. Mathis sort son carnet de route et leur retrace tout notre périple !

Après quelques emplettes nous nous installons sur le parking d'une taverne en bord de plage. Le patron est OK pour que nous passions une nuit sur place. Gérard discute olives, huile et vin avec lui et nous voilà tous attablés autour d'une carafe de rosé, cuvée du patron... parfait, bien frais, nous discutons pendant 2h de la vie, de nos projets, de leur vie à Limoges, des enfants, du boulot...bref une bonne soirée alors que les enfants s'amusent dans le jardin. Le lendemain nos chemins se séparent, ils partent vers Kalamata et nous vers Monenvassia.

Nous commençons notre petite balade au sein de cette ville médiévale cachée derrière un rocher, quand nous rencontrons un couple de français avec leur petit fils. Ils ont acheté et retapé une, puis deux, puis trois maisons accolées sur ce petit bout de rocher. Nous buvons un café en leur compagnie très agréable et très riche d'enseignement sur le pays Magne, la Grèce,...

Nous parlons bouquins avec les grands voyageurs comme Ella Maillart ou Peter Fleming et bien d'autres. Nous parlons du LHC, si si ! il nous poursuit même ici... Les enfants ravis jouent avec leur petit fils présent pour les vacances. Ils font de la nintendo DS, des parties de cache-cache. La maison s'y prête à merveille. Elle ressemble à un vrai labyrinthe, de petites portes s'ouvrent sur des couloirs, des passages étroits, des cul-de-sacs, des terrasses. Il y a une infinité de cachettes et nous avons même du mal à les retrouver quand nous décidons de partir. Il est vrai que cette maison labyrinthe est impressionnante par ses coins et recoins. Nous découvrons une splendide citerne dont l'étanchéité est assurée par de la roche volcanique pulvérisée venant de Santorin. Pour vérifier que l'eau soit toujours potable les habitants utilisaient une anguille. Celle-ci placée dans la citerne restait en vie tant que l'eau était potable. Nous découvrons aussi d'anciennes Pithois, des pièces voutées en pierre. Magnifique endroit chargé d'histoire et d'aventures...

Après cet intermède nous reprenons le petit chemin de ronde vers les nombreuses églises de ce village.

Au réveil raf discute avec notre voisin. Cet ancien colonel de l'armée Grecque lui raconte son histoire : engagé dans les parachutistes, il prend rapidement du galon pour devenir capitaine. Participant à la guerre contre les Turcs à Chypre il se retrouve colonel, une grave blessure l'empêche de continuer sa vie "d'action man" alors il quitte l'armée et ouvre sa boîte. Depuis deux ans il est à la retraite et sillonne l'Europe en camping-car 10 mois par an. Nous nous quittons sur ces bonnes paroles: - " Life is so short, never forget to enjoy everyday as if it was the first of your life, enjoy Greece and Greek people, take care ! " - " Ef kalisto poli colonel ! " Notre colonel nous donne aussi quelques coins intéressants à visiter dont un endroit que nous considérons avec Mathis comme "la cité de l'Atlantide..." Mais chutttt cet endroit restera secret !

Nos Français de Monemvasia nous avait incité à découvrir Geraka. Nous ne regrettons pas du tout cette escapade au bord d'un fjord. Cette entrée de mer est très belle. Des îles en cachent l'embouchure avec la pleine mer et elles sauvèrent un navire français poursuivit par un bâtiment turc. Une lagune permet à des oiseaux (flamands roses, aigrettes, hérons...) de venir se nourrir, se reposer. Bien sûr les prédateurs comme les faucons, buses, ainsi que des volatiles nocturnes sont représentés (hiboux, chouettes...). Nous ferons un très bon repas de poulpe grillé, de moules, de tzatziki, de chaussons au fromage, d'olives, le tout arrosé d'un petit blanc bien sympathique. Nous passons un très agréable moment en terrasse. Les enfants scrutent l'eau à la recherche de petits poissons. Ils seront récompensés par des cromices, des mulets, des crabes, des "poissons flûte" et d'un superbe poisson du type coryphène bardé de couleurs plus éclatantes les unes que les autres.

Nous reprenons la route pour "l'atlantide". L'eau est gelée, le vent souffle et le courant augmente. Mathis insiste pour aller plonger avec son père. Il trouve un petit poulpe que Raf n'avait pas vu et joue avec lui. Mathis essaye de l'attraper, mais il se cache derrière des cailloux qu'il saisit avec ses tentacules. Mathis reprend sa respiration et recommence, le petit poulpe joueur ressort alors pour l'observer (petit curieux). Puis se camoufle de nouveau dans son trou. Raf est aux anges en découvrant cette cité engloutie. Des murs, des colonnes, des amphores, un petit paradis. Mais le froid gagne la partie et nos deux plongeurs émergent violets, tremblants et claquants des dents. Le lendemain le soleil est là, le courant moins fort et raf replonge, sans mathis cette fois.


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