De retour à Popenguine nous retournons manger chez Malang, Emile et Eric pour leur bonne cuisine, leur super accueil et le musique... sans compter les crêpes au Sprite d'Eric... un délice ! Une ambiance familiale et décontractée..yeah man !
Le village voisin de guéréo est aussi très sympa pour manger des huîtres et se baigner entre océan et eau douce. Nous attendrons le retour des pêcheurs sur la plage pour acheter ce dont nous avons envie. Les femmes remplissent des paniers pour vendre le poisson au marché alors que les plus petits sont grillés directement sur la plage par les enfants des pêcheurs.
Nous retrouvons Dakar avec ses embouteillages légendaires, ses marchés, l'île d'N'Gor, pour une virée à la plage... nous profitons encore des derniers moment passés en famille à faire la cuisine, des tresses, la fête des anniversaires et de Tamkharit La Tamkharit est le nom donné à la Achoura qui correspond au dixième jour du mois de Mouharram (premier mois du calendrier lunaire islamique). Jour de jeûne facultatif, la tamkharit célèbrait, à l'origine, la libération des enfants d'Israël de l'oppression de Pharaon ainsi que le repentir d'Adam chassé du Paradis, le salut de Noé, d'Abraham et de Moïse sauvé des eaux du Nil, comme la sortie de Jonas du poisson. Fête de la bienfaisance et de la générosité envers la famille, les parents, les orphelins et les déshérités.
C'est un jour de prières, de jeûne et de festin pour encourager le partage et la solidarité, deux principes phares de la vie sénégalaise. Les rituels accompagnant Tamkharit sont inspirés du prophète Mohammed. On se maquille le contour des yeux avec du khôl, on rend visite aux orphelins et aux malades etc... Mais c'est surtout l'occasion du Tadjaboon, un carnaval au cours duquel les petits garçons se déguisent en fille et vice-versa. Ils jouent de petits tambours fabriqués par leur soin avec des boites de conserves... et dansent dans la rue. Les adultes leur donnent à cette occasion des petites pièces. Ces femmes préparent le 'céré bassi salté'. Ce délicieux plat à base de couscous de mil enrichi de petites boulettes de viande, de raisins secs, de haricots blancs... avec une sauce tomate à la viande préparé pour la fête de Tamkharit . Les membres de la famille mangent au milieu de la maison. Après le repas on fait un tas de sable là où était posé le bol. A tour de rôle chaque membre de la famille soulève le bol qu'il laisse tomber plusieurs fois sur le tas de sable en formulant ses souhaits. Après cela, une poignée de couscous est posée sur le bol qui reste renversé.
Le lendemain matin, le couscous est mélangé avec de l'eau, une bague en argent et une pierre noire. Toute la famille doit se laver la figure avec ce mélange ; cela permet selon la tradition de ne pas avoir la conjonctivite durant toute l'année nouvelle. On évite aussi que le couscous touche aux nouveau-nés, car cela leur donnerait des boutons sur le corps.
Pendant toutes ces festivités, les filles de la maison ont décidé d'acheter des rajouts pour qu'isa soit encore plus belle, plus afro. Il lui faudra patienter 7 heures, SEPT HEURES à papoter avec toutes les filles venues participer à ce long et fastidieux travail. Au final 2.5 Kgs de plus et une belle toubab à crinière.
Après une pause sur la petite côte, à Popenguine, nous passons plusieurs jours dans l'association « les enfants d'Awa », pour rencontrer notre filleul et participer à leurs actions quotidiennes (école, douches, petits déjeuner, déjeuner, soins...) . Cette expérience fût aussi enrichissante pour les parents que pour Mathis et Lunagaïa qui ont partagé leur quotidien avec d'autres enfants. Ils n'ont pas hésité à mettre la main à la pâte pour distribuer les assiettes ou faire des jeux avec les écoliers dans la cour... même si eux aussi avaient l'école à faire. Nous avons également découvert cette région de Diofior en terre Sérére. Les familles sont modestes mais la culture du mil leur procure une base céréalière importante. Les arachides servent également à la préparation de presque tous les plats journaliers. Les enfants soignés au sein de l'école ne sont pas en déficit très importants même si l'alimentation à la maison est loin d'être équilibrée.
Vous pouvez retrouver Awa sur ce site internet : http://enfants.awa.free.fr/
Nous passerons un week-end reposant sur l'île de Mar Lodge chez Khadi au bord de la mangrove du Siné saloum.
Et oui, nous y revoilà ! Nous sommes toujours logés dans la même famille à Pikine et cette fois ce n'est pas un mariage qui nous attend, mais la fête de Tabaski. La Tabaski ou fête de l'Aïd-el-Kebir plus connue sous le nom de "fête du mouton", est une fête se déroulant lors du pèlerinage à la Mecque. La date est fixée selon le calendrier lunaire, qui tourne par rapport au calendrier grégorien. Cette fête célèbre le geste d’Abraham, à qui Dieu avait ordonné de sacrifier son enfant. Au dernier moment, un beau bélier cornu lui est envoyé du paradis pour le rachat de son fils. La recherche du mouton (et de l’argent qui permet de l’acquérir) est une activité qui s’entreprend de nombreux jours avant la fête.
Les foirails s’installent un peu partout dans la ville, et les bergers Peuls sillonnent les rues avec leurs plus belles bêtes, lavées et parées. Les négociations sont interminables. Certains n'ont quand même pas les moyens de s'offrir un mouton et ce jour de fête se transforme en un jour de tristesse. Les prix des moutons flambant à cette période (Jusqu’à 380€ et plus ), beaucoup de familles se ruinent et hypothèquent le reste de leur année pour acheter le plus beau mouton du pays. Les habits neufs fleurissent aux coins des rues. Les tailleurs ne désemplissent pas et les prix flambent. Deux jours avant la fête les rues de Dakar se vident car les habitants sont en général des villageois venus travailler en ville. Ils rentrent au village pour faire la fête en famille.
Pour ceux qui restent il est temps de se faire beaux. Nouveaux vêtements mais aussi pour les femmes... tresses, défrisage, rajouts, des coiffures parfois hallucinantes qui prennent des heures. Puis vient le temps de faire les ongles, les tatouages au henné sur les mains.... Le jour de la fête les hommes partent prier à la grande Mosquée, puis égorgent le mouton dans la cour de la maison. Après le grand moment du découpage il est préparé en brochettes, en sauce.... pour nous ça sera brochettes et mouton aux pomme de terre sautées et petits pois.... sans oublier les 3kgs d'oignons épluchés et coupés en tranches dans la matinée. Le soir les voisins apportent des morceaux de mouton, car selon la tradition 2/3 de l'animal doit être offert. Même si la famille dans laquelle nous logeons est catholique, la Tabaski est fêtée. Nous n'offrons pas de mouton ce jour là mais les voisins recevront une part de N'galar ou moment des fêtes de Pâques. Nous mangerons du mouton pendant 1 semaine !