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rafisa

voyager avec des enfants : 4 : le Sénégal

Dernière mise à jour : 28 janv. 2020



Je reviens d'un voyage avec Mathis 7 ½ ans et Lunagaïa 5 ans au Sénégal. La destination étant choisie pour une approche sécure et tranquille du continent noir. Pour cette découverte je les ai préparés avant le départ. D'abord, les vaccins permettent d'expliquer qu'il y a des maladies qui peuvent être graves. En faisant les valises j'ai fait un petit blabla sur les vêtements à manches longues pour se protéger des moustiques et donc du paludisme.

Les enfants ont posé des questions et j'ai répondu le plus franchement possible, « oui on peu mourir de cette maladie, il est donc important de faire attention ». Les animaux peuvent aussi être « dangereux » avec le problème de la rage, les scorpions…. Évidement il ne faut pas les effrayer, mais leur donner des indications pour éviter les problèmes mais pas tout le même jour ! Lorsque nous faisons les valises je leur laisse le choix des jouets qu'ils vont emporter et laisser sur place. Ils adorent donner un cadeau à un enfant avec qui ils ont joué toute une journée ou à ceux chez qui nous sommes invités. Avec la plus petite j'ai insisté sur le fait de ne pas mettre les mains à la bouche et de ne pas boire de l'eau n'importe où. Les recommandations paraissent peut être énormes, mais des enfants bien informés évitent bien des soucis. Ils comprennent aussi mieux la vie des personnes vivant sur place. Nous profitons souvent de la présence des enfants pour visiter des lieux comme une école, un dispensaire, une association qui œuvre pour le développement ou l'écologie. Ils sont intéressés si ce n'est pas trop long et se font de nouveaux copains ; leur présence ouvre beaucoup de portes.

Par exemple Popenguine est un village qui aurait été créé il y a voilà plus de trois siècles par des Socés (Mandingue) et dont le nom viendrait de "pop" et de "nguine" qui signifient "venir se cacher". Une référence sans doute aux falaises et collines qui servaient de refuges aux populations lors des guerres tribales. D'autres parlent d'une origine wolof du nom, qui viendrait alors de "bopp" et de "jinn", c'est à dire "le visage du génie", en l'occurrence celui de Coumba Cupaam, jinn protecteur du village. Ce village de la petite côte sénégalaise abrite l'association Ker Cupaam (RFPPN) soutenue par la Fondation Nicolas Hulot, compte aujourd'hui près de 1500 femmes qui agissent jusqu'à La Somone en protégeant la mangrove de la lagune. Les revenus de cette activité servent à financer leurs actions de protection de la nature ainsi que des projets sociaux (éducation, santé, etc.). La lutte contre la pollution fait également partie de leur mission avec la valorisation d'ordures ménagères par "compostières", la distribution de combustible pour éviter l'usage de charbon issu de la déforestation et le traitement des eaux usées.

Le mot d'ordre est aussi « adaptation ». Ils s'adaptent à notre façon de voyager, mais nous devons nous adapter à leur état de fatigue, de raz le bol....si nous en sommes capables et le faisons avec bonne humeur ils le feront de meilleure grâce quand se sera leur tour de faire un effort.

Un exemple lors d’une journée plage : la plage est un lieu de jeu mais aussi de balade aujourd'hui, et elle nous conduit jusqu'à la Somone. Nous faisons une incursion dans la mangrove pour une baignade, observer des pélicans gris ou blancs, des aigrettes, ... Les enfants ont même replanté des palétuviers avant de faire un vœu au baobab nain. Cette marche ayant été très longue nous nous sommes « posés » le reste de l'après-midi au bord de l'eau pour qu'ils se baignent, pêchent avec d'autres bambins. Le retour s'avérant difficile nous avons fait la moitié du chemin en charrette. Après cette rude journée ils avaient bien mérité une visite à la réserve de Bandia pour observer les autruches, les girafes, rhinocéros, phacochères...avant de jouer du djembé sur la plage avec le patron du café où maman boit une gazelle...oui chacun son moment de repos ! Les pauses sont nécessaires lors de journée de visite. Nous profitons d'une chaude journée pour visiter l'île et le cimetière de coquillages de Joal-Fadiouth . Nous embarquons sur une pirogue pour une balade dans le Sine Saloum, dédale de canaux au sein d'une mangrove magnifique où les femmes « cultivent » des huîtres. En plus, en ce moment c'est la saison des sardines qui sont ensuite exportées vers les pays limitrophes.

Avant de reprendre la route nous accordons aux enfants une baignade dans la mangrove pour qu'ils jouent, se détendent. La veille du départ il est toujours important de se reposer, on ne sait jamais combien de temps durera le retour....les avions étant souvent en retard.

Nous faisons une virée à M'bour pour quelques achats et découvrir le deuxième marché aux poissons du pays. Les enfants qui mendient déroutent mes loupiots qui poseront beaucoup de questions à notre retour. Il est vrai que c'est le seul lieu où ils ont été confrontés à ce problème. Une fois encore il vaut mieux éviter les idées radicales quand on ne connait pas le fond du problème. Je leur dis simplement qu'ils sont censés être dans une école mais que leur maître leur demande de l'argent pour payer leurs études. Et qu'il semble qu'ils passent plus de temps dans la rue qu'à l'école, mais que je ne connais pas plus le problème. Mes enfants sont jeunes et je privilégie les explications courtes qu'ils sont capables de comprendre. Le problème des talibés de M'bour étant bien plus complexe, je ne rentre pas dans les détails et surtout je me garde bien de donner un avis ou de juger. Si les parents font preuve d'ouverture et de respect vis à vis des coutumes ou des croyances, les enfants en feront autant et ne seront pas sur la défensive ou choqués. De plus certaines situations sont bien trop complexes, le voyage les ouvre au monde et aux différences c'est déjà beaucoup. Bon voyage et surtout no stress !


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