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rafisa

Au pays de la Cosa Nostra : Sicile



Nous prenons la route des gorges de Vouraïkos entre Diakofto et Kalavrita. Nous voulions prendre le train à crémaillère mais au petit matin nous grelottons au milieu d'une épaisse couche de brouillard. Des gorges sous la pluie, non merci. Nous roulons donc sous la pluie jusqu'à la lagune de Mesolonghi au cas où il y ait des oiseaux. Raté !

La pluie ne nous quitte pas de la journée et les pneus lisses de Mano nous causent quelques frayeurs, nous nous arrêtons donc pour les changer. Les enseignes font de la pub pour toutes les plus grandes marques et quand vous demandez des pneus, la réponse est : - Je n'en ai pas de neufs, il faut attendre demain. Le patron très sympa téléphone à des confrères et nous dégote des pneus un peu plus loin. En 1 heure Mano chaussé de neuf repart sur les routes tortueuses mais moins glissantes de la région de l'Epire.

Nous ferons un détour de plus de 50 kms à cause d'un problème sur la route principale. La route est belle, longeant lacs et rivières mais, pleine de trous. Raph est ravi d'avoir de nouveaux pneus qui accrochent. Nous traversons des villages très isolés où il ne reste que quelques maisons habitées par des mamies tout de noir vêtues. Nous arrivons à Igoumenitza vers 18h. Le temps de chercher un billet et nous voilà dans le bateau pour Bari à 20h.

Le trajet vers Brindisi est plus court mais le tarif de 400 euros pour nous et le camping car est trop élevé. Nous optons pour Bari, plus long mais à 280 euros tout compris dont une cabine pour la nuit. La fille de l'agence refuse catégoriquement de nous mettre en open deck en mode camping, plus la saison parait-il? Sur le bateau, nous sommes en open deck et il est tout à fait possible de se brancher à l'électricité. Alors, amis ccaristes n'hésitez pas à le demander. Cependant nous ne regrettons pas la douche chaude avec un coup de sèche cheveux. Les enfants qui rechignent à se laver d'ordinaire à cause de l'eau froide sont restés 2h sous la douche. Vers 9h le lendemain, nous retournons dans Mano pour un café, petit déjeuner et la fin des évaluations de Mathis. Avec Raph nous avons mal partout, lui au dos, moi un torticolis. Décidément dormir dans un vrai lit avec un matelas ne nous convient pas. Notre corps semble s’être habitué à des conditions un peu plus difficiles : tête en haut ou en bas dormant sur une planche de bois dans un espace restreint...

Nous accostons à Bari à 11h pour nous rendre au Castel del Monte. La traversée de la ville nous replonge dans la vie trépidante des citadins. Les Italiens sont fidèles à leur réputation de "bons conducteurs": une fille arrive en face de nous sur la voie de gauche de l'autre côté de la ligne blanche en doublant toute une file de camions, tranquille. Nous retrouvons les affiches pour les spectacles, cirques, concerts, théâtre, la vie culturelle que nous avions quitté avec l'Italie. Nous traversons encore quelles oliverais. Nous retrouvons aussi le triste spectacle des marchandes de corps le long de la route. Notre société nous saute tout à coup à la figure avec ses grandeurs et ses échecs. Grace au changement d'heure nous sommes au Château pour le repas de midi. Les enfants crient famine.

Les pouilles nous offrent un spectacle magique sous la lumière d'hiver qui fait "péter" les couleurs: taches de vert, de marron et vignes jaunes d'or à rouge.

La ville de Matéra nous enjolive avec son entrelacs de rues étroites et tortueuses, ses grottes et sa culture. Des notes de piano, de guitare, de violon nous accompagnent lors de notre promenade d'églises en ateliers. Les potiers, peintres et sculpteurs sont légions. Nous reprenons petit à petit contact avec la civilisation et ses magasins grouillants de trucs inutiles. Dans les petites échoppes des anges, des pères Noël, des rennes, des flocons nous font de l'oeil, les enfants réalisent que les fêtes approchent. Nous faisons des courses dans un hypermarché, ce qui ne nous est pas arrivé depuis 5 mois. Profusion de nourriture, de trucs inutiles et des rayons surchargés de jeux.... nous craquons sur le fromage, la charcuterie et le vin... viva Italia !

La pluie revient et nous traversons le basilicata et la Calabre sans profiter du paysage. Cela fait deux jours que nous sommes dans mano, l'espace se rétrécie comme peau de chagrin et les enfants sont de plus en plus excités. Nous inventons des jeux et leur racontons des histoires dont ils sont les héros. Les boites de Panétone (mathis les appelle les pains d'automne) se transforment en casque de super-guerrier et une éclaircie matinale leur permet de tester leurs pouvoirs magiques et (surtout) de se défouler un peu.

Nous arrivons finalement en Sicile le dimanche midi avec un splendide arc-en-ciel au dessus du détroit de Messine. La route qui serpente vers le Sud au bord de la côte nous ravit. Après quelques hésitations, nous trouvons un parking gardé en face "d'isola bella" et entamons une visite de la ville chic du coin : "Taormina" !

Les enfants sont plongés dans la magie de noël en voyant toutes ces décorations étincelantes, isa a aussi les yeux qui pétillent car elle adore les décos de Noël! Ces miroirs aux allouètes ont de quoi vous faire tourner la tête! Il fait froid et le spectacle d'un Etna majestueux couvert de neige nous fait rêver.

La soupe du soir réchauffe les coeurs. Les rafisamalu sont de bonne humeur et se font des blagues, nous rions à s'en décrocher la machoire, moment de complicité et d'amour, cette vie est fabuleuse. Le bonheur se cache (surtout) dans tous ces petits moments là.


Journée volcan :

Nous pensions gravir ce volcan aujourd'hui, mais nous faisons la route entre nuages et fumerolles. Arrivés au refuge de sapienza, mauvaise nouvelle : le téléphérique est en réparation et toute ascension est impossible. La route est coupée, bref pas de bol.

Nous nous consolons en grimpant un cratère à 1986m avec un vent à décorné les buffles. Le cratère nous impressionne et la vue sur la côte avec la ville et la mer est fabuleuse. Nous avons l'impression d'avoir changé de monde et que nous regardons ceux qui vivent au soleil par le trou de la lorgnette. La lave solidifiée et noire donne l'image étrange d'être sur une autre planète. Nos pas crissent comme lorsque l'on marche sur la neige et écrasent la lave. Des scories tapissent le sol, de temps en temps une touffe d'herbe d'un beau vert tendre apparaît, d'autant plus intense que tout le reste est en rouge et noir. La vie reprend ses droits coûte que coûte. Nous sommes à la fois heureux d'admirer ce spectacle et déçus de ne pouvoir faire ascension comme nous le souhaitions, mais les rafisamalu n'ont pas dit leur dernier mot.

Catane

Nous redescendons de nos 2000m jusqu'à la plage complètement ivrent d'altitude. Nous sommes épuisés et nous nous posons dans un camping à Catane, non sans avoir fait au moins trois fois le tour de la ville pour trouver un endroit correct pour stationner. Notre petit bonheur intense du soir....une machine à laver ! ouais nous repartirons tout propre demain soir, avec en plus une douche chaude. C'est le luxe 2 douches chaudes en 1 mois ! Il faut dire que comme le chauffage ne fonctionne pas plus d'1h dans le cc, les nuits sont plutôt froides.

Nous prenons le bus pour le centre de Catane. Un petit tour au marché aux poissons nous ravis, nous faisons des emplettes. Impossible de résister aux calamars, aux crevettes, aux tellines (2 kgs pour 4 euros) et aux moules.


Siracuse :

Ce soir un riz sauté aux fruits de mer avec quelques copeaux de parmesan et un petit vin blanc, un régal ! Le tout au port de Siracuse. C'est une belle ville sympathique, plus petite et plus pittoresque que Catane.

Nous visitons les catacombes de la basilique San Giovanni. Sous la loi romaine les chrétiens ne pouvaient enterrer leurs morts dans la cité. Ils profitèrent alors du réseau d'aqueducs souterrains érigé par les grecs pour les agrandir et les transformer galeries labyrinthiques de chambres funéraires. Elles servirent aussi d'abri pendant la deuxième guerre mondiale. La basilique au dessus est dédiée au premier évêque de la ville, Saint Marcien qui fut flagellé à mort accroché à un de ses piliers. Ces colonnes doriques supportaient un temple grec. Dans le parc de Néapolis nous retrouvons un théâtre grec, ainsi qu'un amphithéâtre romain, juxtaposition d'époque et de style. Au sein du parc nous débouchons dans les latomies du paradis, carrières calcaire creusées d'excavations aujourd'hui plantées d'agrumes. A l'époque grecque ces carrières étaient recouvertes de terre jusqu'en 1693 où un tremblement de terre les découvrit. Les grecs de Syracuse y parquèrent les grecs d’Athènes pendant 7 ans après la grande bataille navale de 413 av JC. 7000 prisonniers périrent et les rares rescapés furent vendus comme esclaves.

Au détours d'un chemin nous arrivons dans l'oreille de Denys. Cette immense grotte artificielle de 23m de haut et de 65m de long est surnommée ainsi par carvage qui racontât que le tyran avait dû la construire pour écouter les conversations des prisonniers. La grotte des cordiers qui la jouxte fut utilisée pour la fabrication des cordes en raison de sa fraîcheur indispensable à la conservation du chanvre. Après cette belle balade et un repas dans un self bien sympa, nous déménageons Mano pour une belle aire de service où les enfants jouent dans l'herbe jusqu'à la nuit, heure des devoirs, pendant que raf se goinfre d'un panetone au tiramisu.


Nous partons pour Noto sous la pluie, mais des éclaircies nous permettent de visiter la ville. Un très beau petit théâtre qui ressemble à une bonbonnière. De beaux palais et une cathédrale qui nous fait plutôt penser à un hall de gare. Nous cherchons le glacier le "meilleur du monde" mais malheureusement ils ne font plus de glace en cette saison. Tans pis nous prendrons un café un cappucino, une belle part de tarte aux pommes pour Mathis, et des sarments à l'orange confite pour Lunagaïa. Nous dormons sous les citroniers avec quelques gouttes de pluie avant de repartir pour Modica.

Modica, la ville du chocolat, vous pensez bien qu'avec un raf à bord nous ne pouvions que nous arréter. Il fait ses emplettes bien chocolatées à l'Antica Dolceria Bonajuto et nous goûtons la spécialité de la maison les :'mpanatigghi (empanadas sud américaines à la viande et au chocolat) divin ! Le propriétaire Franco Ruta représente la 6ème génération de chocolatiers. Il travaille le chocolat des Aztèques, celui que les espagnols ont ramené en Sicile du Nouveau Mexique. Il n'utilise pas de méthodes modernes de préparation, il perpétue les méthodes les ustensiles d'origine. La famille très attachée à la tradition veut garder son statut d'artisans.

Nous pensions nous arréter à Caltagirone mais un terrible orage nous en empêche. Des torrents de boue se déversent sur la route, le vent violent nous secoue tout en gifflant mano de rafales de vent et d'eau. Nous n'y voyons pas à 3m et nous décidons de nous rendre à la villa romana de casale. Pas de bol, nous allons de déceptions, en désillusions : le téléphérique cassé à l'Etna, les pluies diluviennes, les lieux fermés, c'est le prix des visites hors saison... A la villa de casale le gardien nous dit que l'ouverture est pour mars 2009 (voir 2010)....nous avons un peu à attendre. La pluie s'est enfin arrêtée et nous nous posons pour que les enfants puissent jouer un peu dehors avant l'anglais et la leçon de connaissance du monde.

Nous allons à Agrigente via Aragona sur la côte sud, en espérant trouver le soleil ! Les petits volcans d'Aragona sont tout de même impressionnants avec des bulles de gaz qui remontent et font buller la boue d'argile à la surface. L'eau salée qui s'écoule alors entraîne le sable et l'argile dans de longues coulées. Une végétation méditerranéenne pousse sur les flancs du volcan grâce à l'eau salée. Etrange impression de bord de plage en pleine montagne !




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