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rafisa

Une semaine dans l'hiver islandais

Dernière mise à jour : 7 févr. 2020



Une semaine en Islande au mois de février, quelle idée me direz-vous ? Ben oui nous avons troqué notre camping-car contre un 4x4 suzuki, une location de maison à Selfoss, le tout avec des amis. Et oui c’est bien eux qui ont eu cette idée saugrenue d’un voyage si loin au nord en plein hiver.

Nous voilà en Islande...

Certes le temps ne nous a pas aidé. Peu de soleil, des nuages qui nous ont empêché d’observer les aurores boréales, de la pluie, de la neige, de la grêle, une tempête de neige, une mer agitée qui nous a privé de l’observation des baleines, mais pas du mal de mer, et une température rarement au-dessus de 0°C … Bref l’Islande en hiver. Pourtant malgré cette météo capricieuse, ce petit bout d’île nous a émerveillé et même donner envie d’y revenir, à vous de découvrir pourquoi en lisant ce récit .

Les routes étant peu praticables et n’ayant qu’une semaine sur le territoire Islandais nous nous sommes concentrés sur le Sud aussi appelé « le cercle d’or » en raison des nombreux sites à visiter sur un rayon de 100 Km .

Nous arrivons un vendredi après-midi sous un beau soleil. Après avoir récupérer notre voiture 4X4 aux pneus cloutés nous filons directement à Selfoss pour récupérer notre maison AirbNb. Le pays est blanc, les premiers paysages nous enchantent, peu de monde sur les routes, peu de maisons, des montagnes, des plaines jonchées de rochers volcaniques noirs et au loin l’océan. La nature brute. La première impression est cette idée de désert. Pas d’animaux, pas d’herbe, un paysage minéral.

Notre maison est très agréable, conviviale et bien chauffée ! Vive la géothermie ! Ce qui nous étonne ce sont les fenêtres avec certes un double vitrage mais des menuiseries en bois qui gonflent, bougent en fonction du temps, ce qui parfois ne permet pas d’ouvrir certaines fenêtres. De plus nous sentons le froid derrière les vitres. Evidemment pas de volets ni de rideaux épais. Isa qui aime dormir dans le noir complet se demande comment les Islandais trouvent le sommeil pendant l’été où le soleil ne se couche pas. La maison ne possède pas de garage comme beaucoup d’autres et la première activité du matin est de dégeler, déneiger et faire chauffer la voiture. Celles-ci sont mises à rude épreuve.

Les visites commencent le samedi matin avec le tour du lac de Thingvellir et une balade jusqu’à la faille atlantique. Le vent nous gèle le bout du nez et le grésil nous fouette le visage, nous prenons des couleurs ! Un petit chocolat chaud réchauffe tout le monde. Nous ferons la route retour en longeant le lac. Les paysages sont beaux mais doivent être magnifiques avec un peu de soleil et une vue plus dégagée.

Le lendemain nous prenons la route sans neige. Il a plu toute la nuit et les touffes d’herbe rase et marron apparaissent dans les champs. Nous prenons la route circulaire pour rejoindre Vik. Nous nous arrêtons au passage pour voir des cascades. Celle de Skogafoss, (une légende raconte qu'une partie du trésor du Viking Drasi est toujours dissimulée derrière) et de seljalandsfoss. Sa particularité est de tomber d’un surplomb, ce qui permet de passer derrière. Alimentée par le glacier Eyjafjallajökull, la rivière Seljalandsà tombe de 40 m dans une belle vasque.

Dominée par les falaises du Reynisfjall, la plage de Vik est classée parmi les dix plus belles du monde. Dans un paysage de sable noir, de surprenants récifs de laves se dressent au bord du rivage. Ces sont les aiguilles de Reynisdrangar « les rochers des trolls ». Selon la légende il s'agirait en fait de deux trolls qui, surpris par les premiers rayons du soleil, furent changés en pierre pour l'éternité alors qu'ils tentaient d'échouer un navire sur le rivage. Nous profitons d’une éclaircie pour sortir faire des photos. Le vent souffle assez fort et les vagues sont impressionnantes.

Notre voyage retour sera ponctué de brèves éclaircies, de pluie, de neige… nous savons que les glaciers sont justes là, à coté de nous mais nous ne pouvons que les deviner. Le glacier de Myrdal est sur notre droite quand les nuages nous laissent un peu de répit. Nous empruntons donc le petit bout de piste qui nous permet de rejoindre le glacier. Le soleil se couche et nous manquons de soleil pour apprécier à sa juste valeur le bleu translucide des glaces mais cette balade vivifiante nous ravie. Une belle journée de visite.


lundi c’est puffin (non pas pour nous) : nous partons pour Gullfoss et Geysir. Le geyser dont le nom signifie « celui qui jaillit » a donné son appellation à tous les geysers du monde. Dans les années 1900 Geysir montait souvent jusqu’à 60m de haut.

De nos jours il faut se contenter de Strokkur qui jaillit environ toutes les 10 min plus ou moins haut (20m). Plus loin des bassines d’eau chaudes qui glougloutent dans une eau bleu électrique, des fumerolles… finiront votre parcours fumant, bouillonnant et « puant ». Et oui l’Islande sans le souffre. Cette odeur vous suivra tout le long de votre parcours même dans votre salle de bain !

Nous nous dirigeons vers Gullfoss sur une route assez glissante. Une voiture de location est d’ailleurs dans le fossé. Nous ne voyons pas grand monde sur la route, par contre à notre arrivée aux cascades nous sommes cernés par les bus de tourisme. Des Japonais entre autres se suivent le long du chemin telle une procession jusqu’au belvédère. Nous nous disons que l’été doit être un enfer !

La cascade est par contre impressionnante, surtout au milieu de la neige, où les embruns se mêlent à la neige fondue qui continue de tomber. Alimentée par les eaux du glacier Landgjökull, la rivière Hvità fait une chute de 32m en 2 paliers avant de s’engouffrer dans une gorge étroite. Un rayon de soleil nous apporte de la couleur. L’eau bleu est magnifique et toute la majesté de la chute se révèle.

Les routes étant peu praticables et n’ayant qu’une semaine sur le territoire Islandais nous nous sommes concentrés sur le Sud aussi appelé « le cercle d’or » en raison des nombreux sites à visiter sur un rayon de 100 Km .


Mardi : Le temps ne se dégage pas et nous décidons d’aller sur la péninsule de Rekjanes. Nous partons de Selfoss par la route côtière entre plaines arides avec des chevaux islandais magnifiques même couvert de neige, volcans, et océan furieux. Le paysage est lunaire, nous ne croisons personne. Nous nous arrêtons à Seltun. Cette zone géothermique est super. Peu de touristes, le temps de prendre des photos, un petit site sympa comme on les aime. La chaleur de la terre atteint les 200 °C, marmites de boue, sources chaudes, champs de lave et odeur de soufre, le tout sous la neige.

Nous nous dirigeons ensuite vers le lac Kleifarvatn où l’homme du lac a été retrouvé mort un trou dans la tête et un poste de transmissions russe autour du cou. Rien de grave rassurez-vous c’est l’intrigue de l’histoire d’Arnaldur Indridason, un célèbre romancier Islandais (merci florence de nous l’avoir prêté). Le lac est le 3 éme plus grand lac d’Islande et un des plus profonds (97m). En 2000 suite à une activité sismique une faille s’est ouverte et a provoqué la vidange du lac (fait évoqué dans le livre d’Indridason) puis la faille s’est refermée et le lac a retrouvé son niveau initial. Nous profitons du magnifique paysage du lac enneigé pour pique-niquer. La route du lac est fermé nous ne pouvons faire le tour.



Nous nous dirigeons donc vers le blue lagoon. Le blue Lagoon est un complexe thermal construit au milieu d’un champ de lave à côté d’une centrale géothermique. Le lieu est très touristique et vous croiserez plus de Japonais que d’Islandais. Il faut au moins une fois , venir se détendre dans ces eaux chaudes salées et turquoises à cause de la silice en suspension (surtout en hiver où les autres sites naturels sont difficiles d’accès). Nous passons le reste de l’après-midi à barboter et à alterner sauna, hammam, masque d’argile sur le visage et massages sous la cascade d’eau chaude. Donc nous avons les fesses à 40°C dans l’eau et la tête à -5°C sous la neige. Ceci après nous être baladé de la porte de sortie jusqu’à la piscine, ce qui fait 50 secondes de glaciation en maillot de bain ! Il faut se mouiller les oreilles pour éviter qu’elles ne gèlent. Mais même avec tout ça Isa que tout le monde connaît pour « adorer » le froid a apprécié le moment .

Nous rentrerons à Selfoss sous une tempête de neige où nous ne voyons pas à 3m !



Mercredi nous rassemblons nos affaires, rangeons la maison pour aller sur Reykjavik où nous avons loué un appartement. Le temps est nuageux mais pas de pluie ni de neige à l’horizon. Nous décidons donc de récupérer les clés et de continuer la découverte de la péninsule de rekjanes...

C’est comme ça que nous découvrons Gunnuvher, site hanté par une sorcière. Un secteur géothermique très actif (encore un). Fumerolles, marres de boues et glouglou à volonté, sans oublier notre odeur fétiche d’œuf pourri. Les enfants ne sortent pas de la voiture tellement le vent est fort et glacial. Nous prenons quelques photos et nous rentrons à la voiture mouillés car la pluie arrive. Nous décidons de nous arrêter à Reykjanesta, falaises sauvages situées à côté de Gunnuvher . Des vagues énormes viennent se fracasser sur les roches basaltiques noires. Le site est aride mais beau.

Un phare, le premier construit sur l’île en 1878 permet de se dégourdir les jambes en grimpant sur la petite colline sur laquelle il est juché. Au large se dresse un pilier rocheux et nous devinons l’île de Edley qui abrite une des plus grandes colonies de fous de Bassan au monde. Lunagaïa essayera de sortir de la voiture mais elle aura bien du mal à tenir debout tellement le vent est fort.

Nous arrivons sous la pluie au pont entre les deux continents au sud d’Hafnir. Le pont se trouve sur la faille qui sépare la plaque américaine de la plaque européenne. Cette faille traverse l’Islande du sud-ouest au nord-est et les plaques s’écartent de 18 mn par an et engendre beaucoup d’activités volcaniques.

De retour à Reykjavik nous rangeons un peu notre bazar puis nous sortons manger au restaurant. Nous allons chez Snaps. Bon restau assez cher comme un peu partout dans le pays. Mais l’ambiance est super sympa, la déco cool, c’est un endroit très chaleureux. En bon français qui se respecte nous sommes ceux qui passerons le plus de temps à table !



Nous faisons une balade nocturne dans le centre-ville que nous trouvons très sympa, vivant coloré avec de beaux grafs sur les murs, une ambiance particulière, due au port peut être ? Le lendemain nous visitons un peu plus la ville le matin. Hallgrimskirkja est une église domine la ville de ses 74m de haut. Elle s’inspire des colonnes basaltiques à l’extérieur et est très épurée à l’intérieur. Elle est dédiée au culte luthérien et ne possède pas de vitraux ni d’autres artifices à part un orgue monumental. Les enfants resteront un long moment à écouter l’organiste. Il est possible de monter en haut du clocher avec un ascenseur mais le temps n’étant pas au beau nous ne faisons pas la queue. Sur le parvis de l’église la statue de Leifur Eiriksson fils d’Erik le Rouge et découvreur du Vinland.


En début d’après-midi nous embarquons pour essayer de voir des baleines que nous ne verrons jamais. Nous voulions nous consoler de na pas avoir vu d’aurores boréales et bien point de baleines non plus. Par contre comme la mer était forte la moitié du bateau avait le mal de mer. Une après-midi quand même sympa pour de belles couleurs dans le fjord et sur les montagnes lors de quelques brèves éclaircies.



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