Le long de la bordure occidentale : Après avoir passé le bac entre Calafat et Vidin, nous roulons jusqu'à Bielogradtchik ...
Un pays qui lutte pour s’adapter pour survivre dans un grand chaos économique. Après avoir passé le bac entre Calafat et Vidin, nous roulons jusqu'à Bielogradtchik où les enfants ont vu un renard et une belette (le bonheur). Cette citadelle ottomane est perchée tout en haut du village et nous avons une nuit bien agitée (au shaker pas à la cuillère) avec un superbe orage. Le lendemain les pins et la terre humide embaument, nous sommes ravis de faire une petite balade sur les chemins de terre rouge.
Nous quittons Sofia sous la pluie, sur une route défoncée avec des panneaux de signalisation en cyrillique. Nous ne trouvons pas la route de Pernik qui est apparemment fermée pour cause d'éboulement. Nous traversons donc les montagnes, non sans mal.
Nous arrivons exténués au monastère de Rila, toujours sous la pluie. Nous faisons une brève incursion dans la cour du monastère. A peine la porte et les arches passées le calme nous saisi. Les cris des hirondelles, la majesté du site nous fascine. Nous avons l'impression d'entrer dans un monastère Tibétain, caché au fond d'une vallée. Rila est le plus grand monastère de Bulgarie mais à cette heure tardive il dégage une impression de grandeur, de puissance, de tranquillité, de solennité à nous donner des frissons. Instant magique de quiétude.
Nous retournons au monastère le lendemain matin pour assister à la messe. L'encens, les chants, les broderies, les bougies, la ferveur des jeunes, ...offrent une ambiance particulière aux messes orthodoxes. Je ressort en pleurs, vibrante, humble devant une telle dévotion, une telle pureté dans les chants. Je ne suis pas croyante et pourtant j’ai été bouleversée toute la journée. Le monastère de Rojen à Melnik est bien plus petit, mais aussi plus calme, car il y a peu de touristes. Une vigne de 300 ans, s'accroche et serpente tout le long des balustrades, des balcons, qui dominent la cour, tout en prodiguant une douce ombre au centre du monastère.
La fin de la soirée au restaurant chez Ogi est un régal. Nous goûtons aux spécialités Bulgares avec un petit vin maison, en discutant avec des Français en balade....
Nous passons la frontière grecque pour aller vers les plages de Théssalonique. Le soleil est là, bonheur intense, tout aussi intense que la chaleur qui règne dans Mano (40°). Les cigales, les oliviers, les pins, une mer bleue azur et nous voilà heureux.
Enfin presque, en cherchant une plage déserte nous nous sommes ensablés. Heureusement "Pop et Korn" un couple de voyageurs allemands nous tractent avec leur camping car. Nous échangeons des verres de vin contre un dessert à la Laore. La soirée est agréable.
Mathis passe la nuit à discuter avec un pêcheur grec (dans quelle langue ?). Il apprend à lancer sa ligne correctement, à ramener le poisson, à mettre un appât, tout ça à la lueur d'une lampe frontale. Il nous ramène même du poisson que nous mangerons le lendemain soir au BBK ; une grande fierté pour Mathis qui rêvait de "nourrir" la famille et participer à notre balade.
Nous sommes sans gaz, ce qui veut dire, plus de frigo et impossible de cuisiner, nous décidons donc d'aller en ville. C'est l'horreur, du monde partout, une queue immense et en plus il est impossible de remplir notre bouteille. Nous retournons donc sur notre petit bout de plage bredouille où nous passons 3 jours superbes. Les nuits sont torrides 45°C dans la capucine sans le moindre souffle de vent. Nous sommes heureux, la journée de notre plage déserte, mais nous rêvons d'une douche froide et de la climatisation dans un hôtel une fois la nuit tombée... Nous retournons en Bulgarie où un petit colis nous attend.
Peshtera, mer noire, Turkiye ! C'était comme dans un rêve : nous arrivons chez les parents de Rossi, accueil très chaleureux, le camping-car est garé et gardé chez des amis et nous nous retrouvons ...
C'était comme dans un rêve : nous arrivons chez les parents de Rossi, accueil très chaleureux, le camping-car est garé et gardé chez des amis et nous nous retrouvons avec 2 chambres, un lit chacun, une salle de bain, une cuisine et un salon où trône une reine : la télévision ! Ah on allait oublier, il y a aussi un balcon. Nous qui pensions dormir dans Mano pour ne pas déranger ! Mathis est inquiet en voyant le volume du paquet qui contient les cours du CNED, Isa par contre est aux anges, elle lit attentivement les consignes et reste un heure plongée dans tous les livres de cours. Mathis accroche toi, ta maîtresse est sur-motivée.
Le soir nous sommes dans l'ambiance: repas dans le jardin avec tartare d'aubergine, "chopska" (tomates, oignons, concombres, poivrons, fromage frais) kebabche et kiufte au BBQ (brochettes de viande au cumin et autres épices et viande hachée aux épices) mais, il est obligatoire de boire au moins un verre de grappa ou rakia pour accompagner la salata. Nasdrave ! Le tout agrémenté d'une sauce tomate "made in Kalina", un délice et sans oublier le bon fromage jaune et les fruits : prunes, pêches, pastèque, raisins le tout, évidemment, du jardin ou fait maison. Nous aurons bien du mal à nous endormir... C'est samedi 16 aout, Kalina travaille, Nikolai nous a préparé un petit-déj pour ogre en convalescence : banitzas, croissants, pâté, fruits, pain, confiture de figues et café (gloups!). Nous visitons Plovdiv et les environs, raf a le plaisir de découvrir la petite fabrique de Rakiya des habitants de Peshtera et le soir c'est la fiesta : raf souffle ses 36 bougies après un excellent repas.
Vous l'aurez compris, nous sommes chouchoutés, nourris, blanchis, promenés, gâtés, bref, heureux de vivre un tel moment et nous profitons de ces quelques lignes pour dire un immense merci à Kalina, Rossi, Christo et Nikolai pour cet accueil qui restera gravé dans la mémoire des rafisamalu. Un grand merci aussi à Viviane et Marc pour la très bonne bouteille de champagne qui aura résisté aux nids-de-poules des routes Roumaines et Bulgares et qui aura ravi nos hôtes.
Nous coulons trois jours heureux à Peshtera, le lundi Mathis et Lunagaïa font leur rentrée, ils tiennent à se mettre en rang dans le jardin et sont très sérieux pendant les cours de Maîtresse Izou. Raf répare les quelques avaries de Mano : moustiquaire décollée, lanterneau bloqué, volet cassé, etc. et met (un peu) le site à jour...
Nous partons le cœur gros vers l'ancienne capitale de Bulgarie Veliko Tornovo mais l'aventureuse balade doit continuer, c'est la règle ! Nous traversons la deuxième chaîne de montagnes de Bulgarie (les Balkans) derrière des poids-lourds au ralenti. La route sera longue. Nous visitons cette ancienne capitale avec beaucoup de bonheur, la rivière la traverse en faisant sept méandres, un festival de collines couvertes de grappes de maisons. L'école des enfants modifient le rythme de vie et nous décidons de faire une grosse étape pendant la sieste pour rejoindre la mer noire afin de s'y poser quelques jours.
Quelle déception en voyant la côte ! Le béton ronge le moindre espace : des fronts de mer "sur-éclairés", des casinos, de belles voitures, des jolies filles, des boutiques à touristes, on arrête là cette description, ce type d'ambiance n'est pas notre tasse de thé, mais il est tard et il faut trouver un endroit "calme" pour dormir.
Ce sera la petite St-Tropez, Nessebar, qui a défaut d'être calme nous offre un beau parking au bord de mer avec vue sur la sunny beach qui brille de mille feux. Cette presqu'île a vendu son âme aux boutiques et restos en tout genre. Heureusement qu'une balade matinale permet à raf de voir les vrais habitants du lieu et un visage plus authentique. Nessebar : à voir tôt le matin ou en dehors de juillet-août.
Au réveil, les enfants sont unanimes: "papa, maman, la mer noire eh ben elle est même pas noire, elle est bleue !" La vérité sort de leur bouche des enfants. Mathis et Lunagaïa travaillent bien, motivés par une récré dans la mer noire.
Nous roulons jusqu'à Sozopol. La ville échappe encore aux hordes de touristes et seule la rue principale est couverte de cartes postales. Un resto au bord de mer nous attend. Mathis fondra en larmes à la vue d'un baleineau mort qu'un sauveteur remorque jusqu'au large. Rien de la journée ne lui rendra le sourire, même pas les énormes méduses du port.
Nous repartirons pour trouver une plage tranquille. Aïe ça se complique, impossible d'approcher de la plage. Dès qu'il y a un peu de sable il y a une station balnéaire avec immeubles, restos....nous pousserons jusqu'au bout de la route. Les bons plans d'Isa: " cool une toute petite route avec rien au bout ça doit être génial !" Nous nous retrouvons au bord d'une toute petite plage pas très propre a 3m de la frontière Turque. Les enfants n'en peuvent plus et nous nous arrêtons pour nous baigner. Mathis et Raph vont plonger, mais la mer noire est "morte" rien à part quelques petites moules câlinées par des gobies aux yeux globuleux.
Nous demandons au propriétaire d'une maison si nous pouvons stationner une nuit devant chez lui, il est tout à fait d'accord. Le lendemain il nous proposera de faire le plein d'eau et notre lessive. Un peu plus tard, Il arrivera avec un gros saladier rempli de figues (un régal) et un autre plein de tomates, poivrons et piments...décidément la Bulgarie est accueillante. Merci.
Vers les 14h, après l'école, nous prenons la route pour la Turquie. Isa avec ses superbes raccourci nous fait perdre 1h après 50 kms de plus, mais bon la route était belle...nous passerons la frontière vers 18h, mais les multiples contrôles (police, douane, militaire...) prendront une bonne heure. Nous nous arrêterons le soir dans une rue proche d'un supermarché... Début de nuit agitée puis calme plat jusqu'au petit matin.
Quelques Kilomètres de plus et nous voilà dans le trafic dense d'Istanbul. Raf a des sueurs froides, les camions doublent à la dernière minute et les voitures se ruent dans le moindre espace disponible. Mais la chance est avec nous puisque nous trouvons un beau parking au bord de la mer et à 10 minutes de marche de la mosquée bleue. Nous partons pour un petit tour de repérage... demain nous attendons de la visite ...